- versificateur
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• 1488; versifieur XIIIe; lat. versificator1 ♦ Écrivain qui pratique l'art des vers réguliers. Bon, mauvais versificateur.2 ♦ (1549) Péj. (opposé à poète) Faiseur de vers dépourvu d'inspiration. « Aujourd'hui, il y a encore des versificateurs, mais plus de poètes » (Goncourt).Synonymes :- rimeurversificateur, tricen.d1./d écrivain qui compose en vers (par oppos. à prosateur).d2./d Péjor. Personne qui fait des vers sans être réellement inspirée (par oppos. à poète). Syn. rimeur.⇒VERSIFICATEUR, subst. masc.A. — Personne, écrivain qui pratique l'art des vers. On ne peut considérer en Cros un virtuose en versification, mais sa langue très ferme, (...) des rimes excellentes sans l'excès odieux, constituent en lui un versificateur irréprochable (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Hommes d'auj. (Charles Cros), 1885-93, p. 388). L'artiste septuagénaire (...), le vieillard très illustre atteint le plus haut point de la puissance poétique et de la noble science du versificateur (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 139).B. — Péj. [P. oppos. à poète] Faiseur de vers qui ne possède pas les dons du vrai poète. Synon. rimailleur, rimeur. La poésie n'est pas dans cette vaine sonorité des vers; elle est dans l'idée, dans le sentiment et dans l'image, cette trinité de la parole, qui la change en Verbe humain. Les versificateurs diront que je blasphème, les vrais poëtes sentiront que j'ai raison (LAMART., Confid., Graziella, 1849, p. 352). Un très mauvais recueil de vers, par quelqu'un qui ne dépasse pas la langue écrite, un versificateur en vers irréguliers, et qui ose se donner comme points de départ Paul Valéry et Jean Royère (LARBAUD, Journal, 1934, p. 298). V. aligneur ex. 3.Rem. On relève un empl. adj. au sens de « relatif à la versification »: Silvestre, en effet, quittait à peine le pimpant bicorne (...) quand il parut de lui un premier volume de vers, plein d'inexpérience rythmique et versificatrice (VERLAINE, op. cit., (Armand Silvestre), 1885-93, p. 315).Prononc. et Orth.: [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1488 « celui qui compose en vers » (La Mer des Histoires, II, 25b, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 180); b) 1549 avec valeur péj., p. oppos. à poète (DU BELLAY, Deffence, éd. H. Chamard, p. 171: non immitant ces importuns versificateurs [...] qui rompent à toutes heures les oreilles des misérables auditeurs par leurs nouveaux poëmes; p. 173: comme les Latins appellent leurs mauvais poëtes versificateurs). Empr. au lat. versificator « celui qui écrit des vers, qui tourne en vers », empl. par Quintilien, p. oppos. à poeta « poète » (v. OLD), avec une nuance péj. à laquelle fait réf. DU BELLAY, loc. cit.; l'anc. lang. employait également versefieur, versifieur att. du déb. du XIIIe s. au XVe s. (v. GDF., s.v. versefior), repris dans la lexicogr. de BOISTE 1800 à GUÉRIN Suppl. 1895. Sur la dissociation sém. versificateur/poète, v. P. ZUMTHOR, Neophilologus, t. 39, p. 248. Fréq. abs. littér.:32. Bbg. VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 180.
versificateur, trice [vɛʀsifikatœʀ, tʀis] n.ÉTYM. 1488; versefieur, déb. XIIIe; lat. versificator « celui qui fait des vers », de versificatum, supin de versificare. → Versifier.❖1 Écrivain qui pratique l'art des vers (→ Caustique, cit. 1; juge, cit. 9). || Bon, mauvais versificateur (→ Horreur, cit. 1; impeccable, cit. 4).1 Ces versificateurs se contentent de faire des vers sans ornement, sans grâce et sans art, et (il) leur semble avoir beaucoup fait pour la République, quand ils ont composé de la prose rimée.Ronsard, Œuvres en prose, « La Franciade », Au lecteur apprentif.2 Aujourd'hui, il y a encore des versificateurs, mais plus de poètes, car toute l'invention, toute la création, toute l'imagination du temps présent est dans la prose.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 21 avr. 1888, t. VII, p. 191.REM. Le fém. semble inusité.
Encyclopédie Universelle. 2012.